lundi 13 décembre 2010

PREMIERS PAS DE BLOGUEURS

AVERTISSEMENT
SI VOUS ÊTES FAMILIER DU SITE DE LUCIEN BERGERET
INUTILE DE LIRE LE TEXTE CI-DESSOUS



Il y avait , au départ, trois personnages que nous serons parfois amenés, pour la clarté du discours, à désigner par X, Y ou Z.
Pour les définir un peu mieux,  précisons que X et Y naquirent le 5 Mai 1943 dans la délicieuse petite ville de ******. Z ne souhaitant pas faire connaitre son âge, nous ne donnerons pas la date  de sa naissance dans cette même ville.
Rien d’étonnant donc à ce que X, Y et Z soient inséparables depuis ce que nous pourrons appeler la nuit des temps.


Un soir de Février MMX, Y nous stupéfia en nous annonçant qu’il venait  d’ouvrir un blog.


                                   « C’est fait ! Je suis enfin un objet virtuel. »

-- Pourquoi un blog ?
-- Oui… « Pourquoi un blog ? » ...... J’ai ouvert ce blog par curiosité. J’espère mieux comprendre de l’intérieur…
Vous devriez trouver les raisons dans une série d’articles que j’ai plus ou moins en tête, si je parviens à les cerner moi-même…
-- ……………………………………..
-- J’ai là un projet de texte qui devrait paraitre sous le titre « Pourquoi un blog ? » :

      Pourquoi, malgré mon hostilité à Internet, ai-je finalement ouvert ce blog ?
Je pourrais donner plusieurs raisons, mais le mobile unique s’appelle curiosité.

Cela a commencé voilà un an avec la lecture de L’autofictif de Chevillard ; j’entends la lecture du livre issu de  son blog.  Le livre terminé, je suis allé lire la suite sur écran.
Ensuite… J’ai ouvert un lien vers La république des Livres que les habitués appellent le blog à passou … puis d’autres liens…

J’ai parfois été tenté d’entreprendre une étude sociologique de ce que nous appellerons « personnages virtuels », mais mon hostilité à Internet reste la même.


Et puis j’ai ouvert ce blog pour voir ce qu’il en adviendra.
Absence définitive de réactions ?
Insultes ?
Divine surprise ?

Cela répond-il à votre question ?
-- ………………………………….

-- Quel type de blog ? 
-- Enigmes littéraires
-- ………..
-- Je propose un extrait de texte dont on devra trouver l’origine.
-- (voix timide) Qui penses-tu intéresser ?
-- Personne.
-- ……
-- ………………………
-- Tu as pensé au copyright ?
-- Ce seront des extraits très courts, ce serait plutôt une publicité…..
    Je ne vois pas où serait le problème.
-- ……………..
-- ………………
-- Mais, si tu ne penses intéresser personne, pourquoi un blog public ?
-- J’ai  dit qu’il était public ?
-- (voix soulagée) Oh ! J’ai cru
-- Mais bien sût ! Il est public. Sinon, pourquoi des énigmes ?
-- (toute petite voix ) Oui ! Pourquoi ?



Y tarda à répondre ; il était évident qu’il n’en savait pas plus que nous.


«  Oui……… Pourquoi des énigmes ? …. Que vous dire ?..... Que vous dire !.....Pour répondre à votre question, ayant ouvert un blog, il fallait le justifier, lui donner un contenu… N’ayant aucune prétention à l’écriture, j’ai pensé assez naturellement à proposer des extraits littéraires… Les premiers qui me vinrent  à l’esprit, parce que je les lis avec un plaisir toujours renouvelé, peut-être parce qu’ils sont -- ou me semblent être – peu connus, déroutants pourrait-on dire, de valeur littéraire discutable -- ce qui ne signifie pas « indiscutablement sans valeur littéraire » --, oubliés souvent – rappelez-vous combien il m’a été difficile de me procurer le Lutrin de Boileau --   furent Le Lutrin précisément, le Roman Comique de Scarron – qui lit encore Scarron ? --, le Contre Sainte-Beuve de Proust, une nouvelle de Camus ; et parce que je les crois peu connus, il m’a paru intéressant de les donner à reconnaitre ; et alors, oui, cette question se posait et je me la suis posée :  «  A qui vais-je proposer ces énigmes s’il est bien clair que je ne souhaite aucun public ? »
Eh bien, pourquoi pas à vous ?
Et si vous faisiez office de public ?

-- ………………………………………..

-- Pourquoi ne pas envisager  un dialogue, mais un dialogue écrit entre nous ? »


…………………………………………………….


--Après tout, pourquoi ne pas essayer ?, dit X.
Pour ma part, je signerai en fonction des circonstances. Restant entre nous, cela ne posera aucun problème.
  Et toi et ton blog,  on vous appelle comment ?
-- la-revolte-des-anges.over-blog.com et Bergeret

-- Sous le signe d’Anatole France, alors ?, dis-je.
Eh bien d’accord ! Je signerai passante. C’est le pseudo que j’ai adopté les rares fois où je n’ai pas résisté à donner un avis ici ou là.

-- Je ne souhaite pas de public, je ne ferai aucun effort de publicité, mais j’ai laissé la porte ouverte….


……………………………………………………


-- Pourquoi la porte ouverte ?....


« Pourquoi la porte ouverte ?... Vous m’embarrassez un peu… »

Y, que nous appellerons désormais Bergeret, et même Lucien Bergeret, voire Lucien, Lucien donc, hésite à répondre, à son habitude.

«Dans le papier que je vous ai lu, j’évoquais la curiosité … Oui, j’ai envie de savoir s’il y aura réaction et, si oui, quelle en sera la nature.
Peut-être, rêvons un peu, pourrions-nous donner l’envie  de lire …
Et puis, le risque, pour infime qu’il soit, d’un jugement extérieur peut modifier notre comportement habituel ; peut-être parviendrons-nous à tenir un cap pour une fois… »

Rires dans l’assistance.

«--  Quel cap ? , demande X qui commence à s’amuser.
-- Je ne suis pas sûr de le savoir avec précision……….
Je pense ,en premier lieu, à une mise en fiche de mes lectures passées ; j’ai observé qu’il me devient de plus en plus difficile de retrouver l’ouvrage dans lequel figure tel passage dont tout à coup le souvenir me traverse l’esprit ; ma mémoire me fuit peu à peu ; chercher chaque jour un tel extrait, le copier, le proposer en énigme me permettrait l’exercice évident et immédiat, où le blog n’interviendrait que comme « obligation subjective »,  de recherche ; à plus long terme, je deviendrais un joueur comme un autre : il est probable que dans un an j’aurai les mêmes difficultés que n’importe qui à trouver l’origine des textes que j’aurai choisi.
-- Gymnastique de la mémoire donc ?
-- C’est bien cela…. Mais il y aurait aussi un travail de synthèse… J’ai beaucoup lu, pas mal retenu, mais j’éprouve de plus en plus le besoin d’ordonner tout cela… Pourquoi ?, me direz-vous…. Je répondrai peut-être plus tard… Tout cela est encore un peu vague.
-- ……………………..
-- En résumé, tu veux travailler ta mémoire, tout en acquérant une vue d’ensemble de la littérature, tout au moins de celle que tu connais bien, dans un but à découvrir peut-être un jour, et tu comptes sur la vague impression d’être surveillé par un « pion virtuel » pour vaincre ta paresse légendaire.

-- … Admirablement résumé, en effet.
         On s’y met ?


Nous nous y sommes mis
Ayant créé le blog La Révolte des  Anges, Bergeret se mit résolument au travail, favorisé par le temps médiocre et peu propice aux sorties que nous connaissions  alors, épaulé par X et Z qui, au début, jouèrent comme prévu le rôle de visiteurs extérieurs, X signant, selon le contexte, dinosaure, moins-de-quarante-ans, anonyme-confirmé, Z se bornant à passante, plus conforme à son personnage, puis, prises au jeu de la « comédie virtuelle » se mirent à écrire tel ou tel article.

Bergeret était devenu trois personnes distinctes ou, si vous préférez, trois personnes distinctes devenaient Bergeret.

Peu à peu, les fonctions se précisèrent : Z prit en charge la première mission du blog, la recherche de textes pour les énigmes (Tiens ! N’était-ce pas un exercice supposé entretenir la mémoire de Bergeret ?) ; ce fut elle aussi qui plus tard se chargea de donner les « solutions » sur la suggestion du visiteur Lili des collines (ici une parenthèse pour crier : "LILI REVIENS!" )–le fils de X qui accepta de jouer ce rôle quelques temps— , (Tiens ! J’ai complètement oublié les dernières énigmes qui ont certainement passé l’échéance !) ; X ouvrit une rubrique d’extraits littéraires pouvant être rapportés à la lecture ou à l’écriture, « a propos des livres » en fut l’intitulé. Il nous arriva de travailler de concert, le texte de X pouvant fournir un indice à l’énigme de Z.
Que faisait pendant ce temps Lucien qui avait complètement oublié ses fameuses énigmes ?
Lucien écrivait de fausses confidences qui auraient pu émaner du Bergeret d’Anatole France  et de confidences presque vraies sur les raisons qui l’avaient amené à ouvrir ce blog.

Et, cahin-caha, il en fut ainsi jusqu’à Mi-avril.

Le 11 Avril 2010, sous le titre Grand Canal, Bergeret écrivait :
Ce soir, nous partons à Venise, Madame Bergeret, le chat et moi.

Il prétextait l’espoir d’y rencontrer Clopine Trouillefou, personnage virtuel et fabuleux dont X fréquentait assidument le blog à cette époque. En réalité, ils partaient tous deux—X et Bergeret—vers leur maison de campagne.

Et Z—c’est-à-dire moi—se retrouva—ou me retrouvai—seule pour quelques jours, chargée de l’entretien de ce blog.

C’est alors que surgit Riquet.

Riquet, comme vous le savez peut-être, est le chien de Bergeret, le chien du Bergeret d’Anatole France—vous saurez tout sur eux en lisant Histoires contemporaines (L’orme du mail, Le mannequin d’osier, L’anneau d’améthyste, Monsieur Bergeret à Paris) et les courts récits Putois et Riquet--, il était donc normal qu’il vienne ici tenir sa place, à mes côtés, à l’instant où je décidais de devenir Zoé, sœur de Lucien Bergeret.

Nous avons alors écrit une dizaine d’articles jusqu’au retour de Lucien .

Le 21 Avril, Bergeret effectuait sa rentrée, annonçant la reprise en main de son blog, évoquant La Révolte des Anges pour décrire l’état dans lequel il avait trouvé sa bibliothèque.

Quelques explications pouvant paraitre ici nécessaires, ouvrons une parenthèse :

(La Révolte des Anges est un roman d’Anatole France dont les éléments déclencheurs sont Arcade, ange gardien d’un certain Maurice d’Esparvieu et l’Esparvienne, bibliothèque encyclopédique de la famille d’Esparvieu. Arcade, utilisant ses nombreux loisirs à la lecture, devient savant et athée et participera à la préparation de la nouvelle révolte des anges qui aurait dû réussir mais qui sera annulée à la dernière minute et à la fin du roman.
Au début du roman, le bibliothécaire s’étonne de certains désordres, de curieuses disparitions de livres. Cela explique l’allusion de Bergeret : comme Arcade poursuivant la connaissance dans les trésors de l’Esparvienne, Riquet, à la recherche des traces du chien dans la littérature, aurait déplacé, emprunté les précieux volumes de la Bergeretienne.
Fermons la parenthèse)

Serez-vous surpris si je vous dis qu’en réalité, la bibliothèque de Bergeret était, à son retour, dans son état habituel ?

Il annonçait dans le même billet la décision de  « Madame Bergeret » d’ouvrir son propre blog.

Et X ouvrit son blog le 22 Avril.
Et son blog fut le-mannequin-d-osier.over-blog.com.
Et X devint Charlotte Bergeret ou Charlotte-Eugénie Bergeret, selon l’humeur.

Pourquoi Bergeret ?
Bergeret n’est-il pas son mari ?
Rien à voir, m’assura-t-elle, avec la « Mme Bergeret » du Mannequin d’osier, celle dont Lucien divorça dans les années 1890 comme vous le savez peut-être. Si vous ne le savez pas, vous lirez avec profit Les Histoires Contemporaines d’Anatole France.

Pourquoi Charlotte ?
Il s’agit d’un souvenir de sa petite enfance, cette chanson que lui chantait sa grand-mère :

Il était une dame Tartine
Dans un beau palais de beurre frais
Les murailles étaient de praline
Le parquet de raisiné
La chambre à coucher
Etait d’échaudés
Le lit de biscuit
C’est fort bon la nuit.


On y vient :

Leur fille  la belle Charlotte
Avait un nez de massepain
D’admirables dents de compote
Des oreilles de ….       
De quoi les oreilles ?....
Pourquoi Charlotte-Eugénie ?
Pour l’euphonie ? Je ne sais. Elle ne sait.
Ici, nous dirons simplement Charlotte.

Charlotte donc ouvrit son blog le 22 Avril.

Je relève à cette date, deux articles :
Présentation
« Nous partîmes à Venise, d'où nous revînmes hier. Tout cela est parfaitement faux. Notre dernière visite au Grand Canal remonte à Juillet 1989 », nous dit-elle en substance.
Madame Bovary et moi
« Parmi les titres de ma bibliothèque que je ne me décide pas à ouvrir celui dont le cas est peut-être le plus curieux est Madame Bovary.
Je ne l'ouvre pas parce que je le connais, ou crois le connaitre, trop.
 Je pense l'avoir déjà lu. C'est fort probablement le cas, vers quinze ans sans doute, mais ce n'est pas sûr. Il est tout aussi possible qu'en ayant lu trop d'analyses, ce souvenir soit  imaginaire.
Il est également possible que je ne l'ouvre pas pour avoir entendu quelqu'un me dire quelque jour : « Ma chère Charlotte, vous êtes une Emma Bovary ». »

Au début,  Charlotte sembla suivre une ligne rigoureuse, elle nous parlait de ses lectures.

A son article, Madame Bovary et moi, qui inaugura la rubrique des Lectures impossibles, et dans lequel elle décrivait ses réticences à entamer la lecture de ce roman de Flaubert, succédèrent La Recherche du temps perdu pour la rubrique A relire et Sous les yeux d’Occident pour Lectures impossibles. Dans la page qualifiée de « pense-bête »  où elle commença alors à consigner ses projets d’articles, on lisait :

Les sujets sur lesquels j'écrirai peut-être un jour.
Rubrique Lectures impossibles
L'Idiot
Le Roman de la Rose
Rubrique Lectures en panne :
Crime et Châtiments
L'Enfer de Dante
Tacite
Guez de Balzac
L'Astrée
Le Roman de Renard
Le Tiers Livre
Rubrique Lectures récentes
Moby Dick
Les mémoires d'Outre-Tombe
Rubrique Lectures à refaire
Bouvart et Pecuchet
La princesse de Clèves
La Comédie Humaine
La Recherche du Temps Perdu (fait?)
Les mémoires d'Hadrien
Relectures depuis la nuit des temps
Les Alice
Les Histoires contemporaines (A.France)
La Révolte des Anges
Molière
Diderot
Autres
Rutebeuf
Scarron
Le lutrin
Le Decameron/ Les Contes de Canterburry/ L'Heptameron/ Les Fables de La Fontaine
Les Métamorphoses d'Ovide
Montaigne/Alain

Le programme était vaste.


Tandis que Charlotte se mettait bravement à l’ouvrage,  que faisait Bergeret ?

Bergeret parlait, dans la Révolte des Anges, du petit monde virtuel qu’il avait découvert au hasard de ses visites au blog La république des livres.

A cette époque-là, un certain Montaigneàcheval s’empoigna avec Clopine Trouillefou.
Lucien prit fortement le parti du premier—selon lui, dame Clopine s’était comportée comme une de ces dangereuses pestes que nous avons toutes connues dans nos jeunes années, mélange d’inconscience, de sottise et de vacherie—et il se lança dans la rédaction d’articles qui prenaient à parti Madame Trouillefou.
Charlotte et moi lui déconseillâmes de poursuivre ; malgré le minuscule public de Bergeret, et donc la très faible chance de nuire à quiconque, nous ne trouvions pas cela correct, même si Clopine nous avait donné elle-même les arguments de défense c’est-à-dire, en substance et en interprétation libre : « M’enfin j’ai dit cela chez moi, m’enfin je ne suis pas allée les insulter chez eux, m’enfin c’est lui qui vient m’embêter chez moi et ça c’est pas correct».

Nos remarques ou peut-être son penchant à la paresse mirent un terme à la rubrique Blogosphère.
Le dernier article publié dans cette rubrique, Mes personnages virtuels-V, n’attaque plus. On y trouve seulement des liens vers des articles repérés sur « la toile » sur ces « personnages virtuels » qui le fascinaient alors.

Le 28 Avril, je note un billet d’humeur à propos d’Anatole France.

Besoin de se faire pardonner ? Paresse ? Charlotte abandonna  ses « fiches de lecture » pour aider Bergeret à revenir à ses énigmes en publiant de prétendus indices : l’inventaire du contenu de leur bibliothèque—les noms d’auteur--, étagère par étagère ; elle copiait les fichiers Word que j’avais construits l’année précédente et fort peu mis à jour depuis ; les lacunes y étant nombreuses, les indices de Charlotte sont fragiles.
Elle publia encore, à cette époque, quelque chose sur Madame Bovary et une règle de jeu indigeste, une patience qu’elle appelle Les Calculs, qui n’intéressa jamais que « dinosaure », un pseudo parmi d’autres d’elle-même—mais je ne vous apprends rien--.
Elle était bien trop occupée par l’organisation de leur voyage à Paris pour s’intéresser vraiment à son blog.

C’est à cette époque, me semble-t-il, que Lucien décida de présenter en en-tête de son blog l’extrait de Montaigne qui décrivait exactement sa motivation de blogueur.

Dernièrement que je me retirai chez moi, délibéré autant que je pourrai, ne me mêler d'autre chose que de passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie, il me semblait ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oisiveté, s'entretenir soi-même, et s'arrêter et se rasseoir en soi : ce que j'espérais qu'il peut meshui faire plus aisément, devenu avec le temps plus pesant et plus mûr.

Il poursuivait en bas de page:



Le 7 mai, Charlotte et Lucien partirent pour Paris.

Je restai avec le chien et les chats.

vendredi 19 novembre 2010

Autre décor

Voici un autre décor à utiliser, plus loin, dans mon récit.
Pour voir, cliquer ici.

lundi 15 novembre 2010

Naissances

Le 5 Mai 1943, dans la délicieuse petite ville de ******, Madame Bergeret, accoucha prématurément de deux enfants que l’on prénomma Lucien et Zoé.


Ainsi débute Nos jeunes années, premier livre de la saga Les Bergeret qui devrait faire l’objet de ce blog.

Dans un autre lieu, j’ai relaté l’histoire des blogs de ces mêmes Bergeret; cela commençait ainsi :

Il y avait , au départ, trois personnages que nous serons parfois amenés, pour la clarté du discours, à désigner par X, Y ou Z.
Pour les définir un peu mieux, précisons que X et Y naquirent le 5 Mai 1943 dans la délicieuse petite ville de ******. Z ne souhaitant pas faire connaitre son âge, nous ne donnerons pas la date de sa naissance dans cette même ville.
Rien d’étonnant donc à ce que X, Y et Z soient inséparables depuis ce que nous pourrons appeler la nuit des temps.



Lecteur consciencieux, toi qui as suivi cette saga, tu sais avec certitude que :

X= Charlotte
Y= Lucien
Z= Zoé



Et te voilà perplexe.


Non ! Mes deux propositions ne sont pas contradictoires.
Réfléchis un peu, lecteur sagace !
« Mais c’est évident ! », me dis-tu ?

Ah oui ! Peut-être !

Poursuivons l’histoire de mes premières années qui furent aussi, vous l’avez compris, celles de mon frère Lucien.

Hélas ! Notre naissance tua notre mère.

« Pourquoi faire mourir cette pauvre femme ? »

Cela me simplifiera la suite. Je me sens incapable de faire vivre deux personnages de mère. Un seul, inspiré de la mienne, suffira à mon récit. Ce sera la mère de Charlotte.
Poursuivons.

Le même jour, dans la même ville, naquit Charlotte.

« Pourquoi ne pas faire mourir la mère de Charlotte ? »

Peut-être l’envie d’écrire « Hélas ! Notre naissance tua notre mère. »

A peine achevais-je de tuer ma mère en naissant ou, plus exactement, à peine la personne écrivant sous le pseudo Zoé Bergeret—l’Auteur de ce Roman pourrions-nous dire si nous pensions que le Récit qui débute péniblement ici puisse jamais prétendre au titre de Roman--, à peine, disais-je, cette personne—ou cet Auteur si vous préférez, pour ma part cela m’est totalement indifférent, à la condition toutefois que, sous prétexte qu’elle signe Zoé, vous ne vous avisiez pas de parler d’Auteure—achevait-elle, usant de son droit imprescriptible de Créateur, de tuer la mère des personnages qu’elle nommait Lucien et Zoé Bergeret ou, plus précisément, achevait-elle d’écrire la narration ,par la bouche du personnage Zoé devenu adulte—et donc le Narrateur de notre Roman(appelons-le ainsi faute de mieux)—, de la naissance des Jumeaux Bergeret et de la mort de leur mère, que mille questions l’assaillirent.

lundi 8 novembre 2010

Juste en passant

Juste en passant, je vous propose une photo (cliquer pour voir) qui pourrait servir de décor à un épisode à venir de nos tribulations.

vendredi 5 novembre 2010

Je ne vous oublie pas

Voici un article lu aujpurd'hui chez Paul Edel.
Voir l'article.

lundi 11 octobre 2010

Parlons... Communiquons... Et ron... Et ron...

Lu aujourd’hui 11 Octobre chez Eric Chevillard :

C’est la plus belle saison question couleurs… voilà tout ce que j’entends, en les croisant le long du canal, de la conversation de ces deux dames d’un certain âge qui en sont donc encore à constater cela et à le constater à voix haute, que l’automne est la plus belle saison question couleurs, et à se communiquer sans délai l’information – et une fois de plus je me demande, moi, comment il est possible de se répéter ainsi sans se lasser, de relayer infatigablement les vérités premières avec l’inaltérable conviction de celui qui ferait part au monde d’une découverte stupéfiante en prenant le risque de choquer son auditoire.
 
 
 
 
Quel est le sens de cet interminable bavardage ? Et pourquoi encore chez certains ce besoin de formuler tout ce que perçoivent innocemment leurs sens (la température ambiante, les odeurs, etc.), alors qu’ils ne peuvent ignorer que leur expérience est partagée par toutes les personnes présentes ? Ces échanges oiseux auraient-ils seulement fonction de lien, de liant, pour désarmer ou amadouer autrui, afin de s’assurer aussi qu’il est bien notre semblable et ne représente aucun danger, quitte à le réduire en même temps que nous à notre plus petit dénominateur commun et à abolir ensemble dans la banalité la plus neutre nos farouches et inconciliables personnalités ?
 
 
 
 
Ceux qui ne peuvent s’y résoudre pourtant – trop vaniteux peut-être, trop conscients surtout de ce qui se joue et qui, pour les premiers, obéit moins à une stratégie ou un calcul qu’à un réflexe ou un instinct – se condamnent à une solitude dont ils souffrent quelquefois en regardant tournoyer sans un mot, dans le vent d’octobre, les feuilles couleur de rouille.


Rien à ajouter, ni enlever d’ailleurs.

samedi 2 octobre 2010

Les tribulations d'un Chinois en Chine

Soyons clairs une bonne fois pour toutes. Les Tribulations de Zoé n’ont rien à voir avec Les Tribulations d’un Chinois en Chine. En parlant du chinois en Chine, je m’avise d’une chose… ou deux.
Quand je vous dis Tribulations d’un chinois en Chine, à quoi pensez-vous ?
A  A rien
B  A un film avec Belmondo dans le rôle du chinois
D  A un film avec Anna Karina dans le rôle de la Chinoise
E  A un film avec Ursula Andress
F  A un film de Philippe de Broca
G  A un film avec  Jean Rochefort dans le rôle du valet
H  Au film de Godard dans lequel Belmondo se suicide avec un rouleau de dynamite


Pourquoi, diantre, suis-je en train de vous parler de Chine ?
De Chine ou de Cinéma ?
Allez savoir !

mercredi 8 septembre 2010

Voici Zoé

Les Malheurs de Sophie

Soyons clairs une bonne fois pour toutes. Les Tribulations de Zoé n’ont rien à voir avec Les Malheurs de Sophie. En parlant des Malheurs de Sophie, je m’avise d’une chose… ou deux. L’ouvrage de la comtesse qui porte ce titre, serait mieux nommé Les Sottises de Sophie ou quelque chose dans ce genre, même si ces sottises sont chèrement payées à la fin de chaque épisode par l’inévitable fessée, châtiment disproportionné à la faute si mes souvenirs de très jeune lectrice sont exacts. Sophie était alors une petite fille plutôt heureuse, entourée de parents qui l’aimaient. Les véritables malheurs étaient à venir : mort de la mère, remariage du père avec l’horrible Madame Fichini, puis mort du père. Comment Sophie de Réan est-elle devenue Sophie Fichini ? Peut-être devrais-je relire tout cela. C’est dans Les Petites Filles Modèles que l’on redécouvre la malheureuse Sophie soumise à une impitoyable marâtre.

Je crois me rappeler, ce qui à l'époque était pour moi fort mystérieux, que M. de Réan avait changé de nom pour obtenir un héritage; devenu Monsieur Fichini, il épousait la doucereuse Mademoiselle Unetelle qui devenait Madame Fichini, puis, veuve, l'épouvantable mégère dite La Fichini.
Pourquoi, diantre, suis-je en train de vous parler de Sophie ?

Allez savoir !

lundi 30 août 2010

Qui suis-je?

Que les choses soient claires entre nous et une fois pour toutes : je ne m’appelle pas Zoé, ni Bergeret d’ailleurs.


Je vous confierai ici nombre de détails sur mon enfance, ma famille, mes amis. La plupart, peut-être même tous, seront faux.

Ceci n’est pas un journal véridique,  pas d’avantage une « autofiction ».



Si j’ai pris pour pseudonyme Zoé Bergeret, c’est par une pente naturelle, une personne qui me touche de près ayant ouvert un blog, en Février ou Mars, sous le pseudo Lucien Bergeret.

Pourquoi Lucien Bergeret, plutôt que Jacques Tournebroche ou Le Fataliste ou Que sais-je ?

Pour autant que je sache, parce qu’Anatole France est un de ses auteurs favoris et que, parmi ses personnages, le professeur de Lettres Anciennes, Lucien Bergeret, est celui à qui il s’identifie le mieux.
Le Lucien Bergeret de la fiction ayant une sœur, Zoé, mon pseudo coulait de source.



Et me voilà, pour un temps, Zoé Bergeret.